:Le Duc de Nevers (Le Fils de Lagardère) by Paul Féval fils

:Le Duc de Nevers (Le Fils de Lagardère) by Paul Féval fils

Auteur:Paul Féval fils [Féval fils, Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romans/Aventures
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2018-12-15T00:00:00+00:00


15. Chasse de nuit

Le silence avait succédé au tumulte du premier moment.

Peyrolles n’avait pas eu besoin d’un grand effort d’esprit pour comprendre ce qui s’était passé entre Mlle de Wendel et le lieutenant. Son attitude vis-à-vis de ce dernier le lui indiquait suffisamment.

On sait, du reste, qu’il avait pressenti une trahison de la part de Bathilde et que, pour la prévenir, il avait pris le parti de devancer l’heure à laquelle devait avoir lieu l’attentat contre Philippe, certain que le jeune homme serait à l’hôtel de Nevers avant minuit.

Toutefois, il n’avait pu venir aussi promptement qu’il l’aurait voulu – il était plus de onze heures et demie – ayant dû perdre du temps à aller chercher Zéno qui, non prévenu de ce changement, ne se tenait prêt que pour l’heure convenue.

Il avait même craint que ce retard ne leur fît faire buisson creux.

Mais Bathilde, en s’oubliant à causer d’amour avec Philippe, lui avait épargné ce… désagrément, et, au contraire, lui avait, pour ainsi dire, livré celui-ci.

Tout était donc pour le mieux.

D’un coup d’œil le coquin envisagea la situation.

Connaissant par expérience la bravoure de Philippe et sachant combien il était redoutable l’épée à la main, il se réjouissait déjà de le voir si piètrement armé et supputait le peu de minutes qu’il lui faudrait pour s’en rendre maître.

Satisfait d’être enfin parvenu au but de sa vie, il détourna une seconde son regard du jeune homme, une seconde seulement, et quand ses yeux se reportèrent sur lui après avoir exploré ce qui devait être le champ de bataille, un blasphème de colère s’échappa de sa gorge.

Ç’avait été rapide comme un changement à vue au théâtre.

Profitant d’un moment d’inattention du bravo qui la tenait captive, sur un ordre muet de sa maîtresse, Clairette, glissant comme une chatte entre les doigts de l’italien qui lui liait les membres, avait eu le temps avant d’être reprise, de se baisser, de saisir l’épée abandonnée par le garde-française, et de la lui lancer par dessus les têtes de ses assaillants.

En la voyant voler, Philippe avait poussé un soupir, sa main s’était portée au devant d’elle comme le fer va à l’aimant, et maintenant, debout dans le fond du boudoir, la garde de sa lame solidement assujettie entre ses doigts nerveux, il attendait.

Près de lui, Bathilde, les traits crispés par l’angoisse, considérait Peyrolles et Zéno avec des yeux pleins de terreur.

Ce que lui avait dit Philippe des embûches dont il avait été victime, ne lui laissait aucun doute sur les intentions de l’ancien factotum de Gonzague.

C’était à sa vie qu’il en voulait et non simplement à sa liberté, comme il le lui avait assuré.

Mais elle était là ! Et pour défendre ses jours qui maintenant lui étaient plus chers que tout au monde, elle donnerait volontiers les siens.

— Qu’ils osent donc seulement toucher à un cheveu de sa tête ! pensait-elle.

Elle n’avait pas d’arme, elle ; mais de son corps elle pouvait faire un rempart à Philippe et elle guettait le moindre mouvement offensif des agresseurs pour s’élancer au-devant d’eux.



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